BDV chaloupe historique

Ce type de voilier était usité dans la région entre 1820 et 1930.
Armée par un patron, un matelot et un mousse, la chaloupe était essentiellement destinée à la traction du chalut à perche, en dérive, « travers au vent ».
Elle pêchait, en Baie de Vilaine, la civelle (jeune anguille) au printemps, la sole en été, le boucaud (crevettes grises) en automne et la raie en hiver.
Certains bateaux pratiquaient le bornage (petit cabotage local) à la morte saison, transportant bois, charbon, sel ou froment entre Loire et Vilaine.
Le produit de la pêche était vendu sur les marchés locaux, le surplus expédié par chemin de fer.

Longueur de la coque : 10,60 m
Longueur hors-tout : 15 m
Surface maximum de voiles : 96,80 m²
Maître bau : 3,60 m
Déplacement : 14 tonnes
Grand mât : 15,50 m
Motorisation, matériel de sécurité, instruments de navigation.
Couchages et confort à bord.
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Origine

Des chattes aux chaloupes

Jusque vers 1850, les Billiotins vont utiliser un curieux bateau amphidrome de 12 à 14 m de long, appelé « chatte ».

On retrouve l’existence de ce même type de bateau dans la baie de Bourgneuf, à proximité, là aussi, d’une abbaye.

On dénombre 29 chattes pour la paroisse de Billiers, au milieu du 18ème siècle.

Au début du 19ème, aux chattes succèdent les chaloupes pontées, qui coexisteront avec les chattes pendant la 1ère moitié du 19ème siècle.

Dès 1800, un acte de francisation nous décrit une chaloupe construite à Vannes, dont les caractéristiques correspondent aux derniers modèles connus :

2 mâts et 1 pont

Longueur de l’éperon à l’étambot : 34 pieds, 9 pouces.

Largeur au maître-bau : 9 pieds, 10 pouces

Hauteur sous barrots : 4 pieds, 5 pouces

Jauge : 13 tonneaux

 

A la fin du 19ème siècle, une vingtaine de chaloupes sont armées pour la pêche au chalut à perche. Quelques coques anciennes, rustiques et solides, sont encore conservées jusque dans les années trente, les autres ayant été transformées en côtres.

La dernière signalée à naviguer fut le St Pierre et St Paul, du père Pennedu, vers 1934.

 

Les chattes de Billiers

La chatte est un Chasse-marée à fond plat dont le gouvernail peut se mettre à l’un ou l’autre bout.

Les chattes traînent le chalut travers au vent. La surface importante de la grand-voile permet d’obtenir une grande puissance de traction, tandis que les petites voiles extrêmes ne sont là que pour équilibrer le bateau dans le travers du vent.

Si la manoeuvre des voiles des chattes était aisée, en revanche le déplacement du safran (partie plate du gouvernail sur laquelle s’exerce la résistance de l’eau) d’un bout à l’autre du bateau mobilisait les trois hommes de l’équipage.

La symétrie des chattes de Billiers permettait une navigation indifféremment effectuée dans l’un ou l’autre sens par simple déplacement du gouvernail de l’étrave vers l’étambot, possibilité sans doute utile aux manoeuvres dans un port aussi étroit que celui de Billiers.

Mais c’est pour la pêche que cette curieuse morphologie était le plus souvent nécessaire: tirant le chalut par le travers, il était possible de contrôler la dérive en agissant simplement sur la longueur de l’une ou l’autre fune (filin servant à remorquer le chalut et fixé au treuil du chalutier), les deux extrémités devenant alternativement avant ou arrière.

Progressivement, les pêcheurs de Billiers vont abandonner les chattes. Quoique bien adaptées au travail du chalut, elles sont peu performantes en navigation.

Les pêcheurs vont désormais utiliser un type de bateau déjà présent sur l’ensemble du golfe de Gascogne: la chaloupe pontée. Ces bateaux permettent de chaluter à certaines périodes de l’hiver.

Dans les dernières années de la voile, les chaloupes seront regréées en cotre plus facile à manoeuvrer. Puis les bateaux seront progressivement motorisés.


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